Projet « Maison des Jeux Olympiques »

Chamrousse est engagée dans une démarche de développement durable et de diversification touristique été / hiver. Dans ce cadre, la commune s’investit dans la mise en valeur de son patrimoine environnemental, ludique, sportif, patrimonial et artistique.
Notre commune a joué un rôle majeur lors des Jeux Olympiques de 1968 et en a d’ailleurs tiré sa notoriété ; créer un lieu de mémoire de cet évènement historique s’impose à nous, d’autant qu’il n’en n’existe pas à Grenoble.

Créer ce lieu au sommet de la station, au point de départ des pistes emblématiques de ces Jeux semble pertinent, et nous avons décidé de créer ce lieu d’exposition dans un bâtiment inoccupé du site de la Croix, l’ancien bâtiment météorologique.

Cette « Maison des Jeux Olympiques » viendra s’inscrire en complément des réalisations récentes de valorisation du site exceptionnel de la Croix de Chamrousse.

En effet un aménagement du site emblématique de la Croix a été réalisé en 2022 et 2023, poursuivant les objectifs suivants :

• Affirmer la vocation touristique été / hiver du site de la Croix de Chamrousse ;
• Renforcer la structuration et la cohérence du secteur en engageant un processus d’optimisation des équipements existants et de requalification touristique du secteur ;
• Soutenir le développement des interactions avec l’environnement naturel et promouvoir le tourisme de montagne pour tous (y compris familles et scolaires) ;
• Définir une stratégie d’aménagement en lien avec la préservation des milieux et des paysages.

Cet aménagement comprend la création d’un parcours accessible à tous, ludique et agréable, la réalisation de trois belvédères Grenoble, Oisans et Belledonne, pour mettre en scène le panorama et les différents points de vue, la création de contenus pédagogiques et touristiques, autour du paysage, de la géologie, ainsi que la création d’une passerelle himalayenne au-dessus de la piste historique de Casserousse.
L’ouverture à l’été 2023 d’une grande tyrolienne au départ de la Croix ajoute à l’intérêt touristique de ce site.

Tout commence en 1878 quand Henry Duhamel, alpiniste grenoblois, découvre à l’Exposition
Universelle de Paris une paire de skis dans un stand scandinave. Il voulut essayer ce moyen
de locomotion connu uniquement en Europe du Nord.

C’est sur les pentes de Chamrousse qu’il réalisa ses premières descentes à ski(s) et ses premières montées en raquettes.

Cette petite commune des Alpes regorge d’une histoire unique, de la création du Chalet auberge par le Père Tasse en 1863, en passant par les premières descentes à ski de Henry Duhamel, et l’organisation des Jeux Olympiques de 1968.

L’aménagement de la station commence dans les années 1950.

Le téléphérique, construit en 1952, était à l’époque le plus sûr et le plus rapide avec celui de Courchevel.

A l’occasion du cinquantenaire des Jeux olympiques, le musée Dauphinois a organisé une exposition qui a rencontré un franc succès.

« Deuxièmes jeux des Alpes françaises, après Chamonix (1924) et avant Albertville (1992), ils symbolisent un tournant dans l’histoire de l’olympisme moderne. Ils sont une démonstration des avancées techniques et participent au développement du territoire. Ils permettent à Grenoble de combler son retard en matière d’infrastructures, d’étendre son offre culturelle et favorisent l’essor des sports d’hiver en Isère. Ils ont laissé derrière eux des routes, des bâtiments et bien d’autres aménagements intégrés à la vie des Isérois aujourd’hui.

De nombreux acteurs isérois, publics et privés, ont participé à la réalisation de l’exposition, mais aussi, bien sûr, le Comité international olympique et le Musée national du Sport. »

Une partie du matériel de cette exposition est en dépôt à Chamrousse dans l’attente d’un lieu d’exposition.

Le nouveau site de la Croix de Chamrousse

Le lieu choisi

l’ancien bâtiment Météorologique, sur le site sommital de la station

La création d’une Maison des Jeux Olympiques sera l’opportunité de donner une seconde vie à l’ancien bâtiment méteo situé à la Croix de Chamrousse, non loin du départ de la piste mythique de Casserousse, dont la toiture est désormais utilisée en roof top avec une passerelle d’accès et des tables d’orientation.

Ce bâtiment, dont la toiture vient d’être rénovée, est situé en contrebas de la Croix de Chamrousse, et sur le chemin d’accès de la tyrolienne.

Situé sur un lieu de passage avec un accès récemment créé et qui sera entretenu, il aura une visibilité naturelle qui viendra soutenir sa fréquentation.

Historique du bâtiment

Ce bâtiment a été conçu et réalisé par l’architecte Michel LUDMER en 1968, à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver.

Paul Ludmer, est diplômé de l’école d’architecture de Grenoble en 1967 ; il est aussitôt associé la même année à Robert Demartini, Pierre Junillon, Jean Cognet, Charles Pivot, Gilbert Rossetti, et Pierre Sicard, tous DPLG, au sein de l’Atelier des Architectes Associés (AAA).

Ils sont architectes concepteurs ou associés sur de nombreux projets de référence dans la ville de Grenoble dont : −la caserne CSR38 −le centre des impôts de Grenoble −les trois tours – 1964 −le palais des sports – 1967.

Michel Ludmer, en particulier, était déjà connu pour ses réalisations en stations de sports d’hivers, dont l’aménagement du site Escondus à Vars-les-Claux dans les Hautes-Alpes en 1963 et surtout l’aménagement du site de Roche-Béranger à Chamrousse. Son projet le plus marquant est sans doute la station de Puy-Saint-Vincent, dit « la voile » construite à partir de 1973.

Le cabinet d’architecte Multiple, missionné en 2022, par la commune pour auditer le bâtiment et fournir des préconisations en matière de réhabilitation, note :

« Le bâtiment présente à notre avis un intérêt patrimonial indéniable, tant pour la qualité de son architecture originale et innovante que pour la notoriété de son architecte Ludmer. Ce bâtiment mériterait certainement d’être inscrit à ce titre au PLU de la commune, ce qui permettrait de justifier l’obtention de dérogation en vue de la préservation de ses dispositions existantes d’origine.

Nous proposons en tout état de cause que le projet futur veille à la conservation de la volumétrie générale et la matérialité du bâtiment d’origine. »

Description de l’ex bâtiment météorologique

Bâtiment parallélépipédique rectangle sur deux niveaux et couvert en toiture terrasse, augmenté d’un escalier d’accès flanqué en façade ouest.
Il est muni de trois grands hublots ouvrant sur le panorama.

Le bâtiment est construit en béton et les façades sont revêtues de bardage en tôle.

Tout ceci donnant au bâtiment scientifique un caractère résolument futuriste à l’image d’un module lunaire.

Il comporte deux niveaux superposés d’une surface de 100m² chacun :

• un niveau haut comprenant sur une moitié, le hall d’entrée, un bureau, une cuisine, un dortoir et une petite salle de douche, puis sur l’autre moitié séparée de la précédente par un refend se trouve la grande salle d’observation et de mesure de 49m², éclairée par les 3 grands hublots équipés de châssis bois basculants.
• Un niveau bas comprenant sur une moitié, l’atelier éclairé par trois petites fenêtres en hauteur superposées aux hublots du niveau supérieur. Dans l’autre moitié se trouvent un sas d’entrée, la pièce de réception des bacs de fusion dont il reste encore quelques équipements scientifiques d’intérêt, une chambre froide, un entrepôt, et la salle de l’ancien groupe électrogène – récemment transformé en sanitaires.

Matériaux et accessoires :

Escalier extérieur en béton avec marches métalliques antidérapantes en caillebotis,
Bardage en tôle d’aluminium ondulée verticale, sur isolation « porestamit » 75mm, et support mur béton Moitié nord sous atelier vide sanitaire isolé par porestamit Caniveau à câbles dans le plancher béton au droit de la façade intérieure nord de la salle d’observation Chauffage électrique par convecteurs.

AVANCEMENT DU PROJET

Les marchés de réalisation des travaux ont été attribués début juillet et le chantier a démarré en août.
Il est prévu une porte supplémentaire en façade nord, comme issue de secours.
La préparation des clients pour la tyrolienne restera à sa place actuelle.

L’aménagement intérieur et la scénographie seront réalisés début 2026.
Le lieu sera en accès libre, supervisé en vidéo surveillance. Aucun objet de valeur et irremplaçable ne sera exposé.

Budget et financement

Le budget travaux est évalué à 290 000 euros HT et la scénographie à environ 100 000 euros.

La CCLG et le Département nous ont accordé une subvention de 30% chacun, soit 117 000 euros.